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Elle a
Elle a le verbe aisé scandant sa vérité
La vie est un cadeau frôlant l’exquis rivage
La mer, enfin, retrouve un goût de liberté
Que charme le silence aux abords d’un visage
J’admire une aube vive au rythme un peu sauvage
Lorsqu’entre chien et loup, je le sens si nerveux
D’une lune en pénombre attisant tous les feux
Dès lors à mon réveil, je reste un peu rebelle
Où règne dans mes vers le souhait d’un poupon
C’est un beau chant royal, au soir qui se révèle
Dans une poésie au sucré d’un bonbon.
Sur son pas, vient nouer une sincérité
Dont l’espoir peut renaître ô délirant présage !
Bravant tous les « on dit » dans la tranquillité
Taisons tous les secrets restant sans un message
Or, rythme dans mon cœur le toc sur un sillage
Érato nous suggère un chemin amoureux
Le poète a couvert un état langoureux
Libérant la parole en sa voix immortelle.
L’essence d’une fleur parsemée en bouton
Recouvre le jardin de sa tendre dentelle.
Et son puissant parfum s’ouvre tel du coton.
Elle connaît l’instant d’une inégalité
Où luit dans sa mémoire un regard d’enfant sage
L’éclat d’une lueur sombre en l’impunité
Elle pose un bijou dans l’écrin d’un corsage
Refusant d’admirer l’offrande en étalage
Tout, comme un fil de lin ornera, ses cheveux,
Chacun sent le désir d’un émoi chaleureux
Elle chante souvent les mots en ritournelle
Égayant une joie au pouvoir en ce don ?
Mais chacun pense encor à sa gloire si belle
Que son rire ravit l’invisible rebond.
Car elle a pour secret toute la majesté
Que soulignent ses yeux en réel métissage
Comme on fuit simplement une fidélité
Dans le soir, clame donc le rite de passage
Son amant a brisé pour soustraire à l’usage
Tous les os de son corps, et les coups malheureux
Ont laissé sur sa peau le signe douloureux.
C’est à cause de lui qu’elle est tant si cruelle
Contre l’humain si brute en fuyant ce démon
Refoulant pour toujours « parole habituelle »
Il le sait sûrement, du joug elle répond.
Moi, j’avais tant connu le prince de l’été
En la moiteur du ciel idéal paysage
J’ai caressé le monde au soleil invité
Les jours sont revenus, veillant sur le village.
Elle a tout oublié fuyant l’enfantillage
Aux songes répétés d’un souffle rigoureux
Que peut-elle espérer, d’un homme coléreux ?
On vient de l’enterrer au bout d’une ruelle,
Sans plus de fioriture en ce caveau du fond.
Il ne blessera plus de sa verve mortelle.
Les passants repentis d’un mal qui les confond.
Bien vaine que devient la peine est rituelle
De sorte que sa vie est plus que virtuelle
Personne ne lui fait un procès de renom
Comprenant aujourd’hui sa mort résiduelle
À décharge pour elle autour d’un vil dragon.
Maria-Dolores
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