POEMES DE MARIDO TOUTES FORMES

Brouillards hiémaux

C’est tout comme un envol une belle éclaircie,

La lumière du ciel se joint à la saison,

Effeuillant la nature en ce chant d’oraison

Qui d’une ombre naissante ondule en prophétie.

Ce destin dans nos cœurs qu’un songe peut nourrir

Dans le silence au soir, une chimère obscure

Vient dormir en secret au froid d'une morsure ?

Que caresse l’hiver voulant tout conquérir.

Sous la neige éternelle, on choisit l’espérance

Révélant les regrets des amours dans l’errance

Et l’on garde pour soi la détresse des maux.

Lorsqu’on sait qu’un moment libère la souffrance

On résiste toujours aux brouillards hiémaux.

Maria-Dolores

L’âme s’éternise

C’est comme l’univers lorsqu’on trouve l’amour

Il est là, chacun touche un instant de délices

Est-il temps de sonner l’angélus pour un jour

Quand l’horloge du cœur vient s’ouvrir de malices ?

 Et j’entends le tic-tac qui dévoile au matin

Un silence de crainte autour d’une pendule,

Je comprends que parfois une fée, un lutin,

Viennent pour éblouir d’un rayon bien crédule.

 Or, mon tendre s’éveille au courant vers midi,

Nul ne sait cette joie inondant de non-dit

Dans le souffle d’Éole, il écoute la brise.

 Je te sens mon aimé recevoir pour crédit

Toute ardeur de mon corps où l’âme s’éternise.

Maria-Dolores

Quira

Elle a cet air coquin un regard affûté.

Elle sait nous troubler d’une mine friponne

Au moment d’un repas, vient nous voir, telle nonne

Réclamant sous la table, un bon morceau guetté.

Elle porte pour nom d’un grand charme « Quira »

Je la veux caressante en ma main si jolie

Sous sa langue me noie en très grande folie

L’allégresse d’un cri fait briller notre aura.

Cette boule de poils a longtemps pris mon âme

Quand bien même en colère elle fuit chaque drame.

Seize ans à nous aimer sous un flot à saisir,

De nos cœurs amoureux comme plus belle dame

Qu’on garde près de nous, tous les jours, de plaisir.

Maria-Dolores

Splendeur

Dans un fébrile temps, voyez-vous le mystère ?

Où danse le matin un lutin sous les fleurs

Car il laisse apparaître un monde tributaire

D’un soleil sous la nue où chantent les siffleurs.

Il observe dès l’aube un roulis sous l’écume

Ouvrant dans un murmure un refrain doucereux

Et pris dans un vertige il dévoile une plume

Pour égayer la nuit d’un bel ange amoureux.

Sous la vague océane, il retient une larme

Il aimerait tant croire en son cœur plein de charme

Afin de pouvoir lire en songe le bonheur.

Il pense que la vie aura son voile parme

Afin de dessiner d’un crayon sa splendeur.

Maria-Dolores

Nouveaux rituels

Érato me convie à tracer d’une plume

Moi, poète investi, je dépose mes vers

Sur le vélin s’écrit une page d’écume

Où même l’océan s’est brisé d’un revers.

Me faut-il ignorer que l’esprit se résume ?

À poser une rime aux parfums des hivers

Mon calame sourit au ciel qui nous embrume.

Je désire observer ce monde et l’univers.

Or, ma muse s’empare aux chimères mouvantes

D’une main animée en sagesses troublantes

Et posent sur un luth les songes irréels.

D’un murmure, je sais, les amours séduisantes

Où s’inventent les dieux, de nouveaux rituels.

Maria-Dolores