POEMES DE MARIDO TOUTES FORMES

Comme tel

Le froid s’est levé laissant comme une trace

Où l’enfer glacé vient geler tout esprit

Quand le miséreux ne trouve plus sa place

Sous un songe aigri.

Une âme couchée où s’écoule une larme

Sait-on le chemin qu’a suivi l’indigent ?

Futile de voir dans ses yeux tout son charme,

Fort intelligent !

Penser que la vie a si peu d’importance

Laissant à la nuit cet hiver si mortel

Qu’emportent les cieux sans aucune élégance.

Ce corps comme tel !

Maria-Dolores

Fidèles

Il a tôt rêvé d’un ciel mystérieux

Que l’amour troublé réveille le silence

Où les mots posés d’un barde curieux

Pressant l’excellence.

Or l’aède lit sous la nuit ce beau chant

Quand la lune blanche entonne une musique.

Que séduit le soir, l’invisible penchant

Monde liturgique !

Écoutez les gens, cette douce candeur

Le foyer d’un cœur qui vient brûler ses ailes

Avez-vous couvert ce désir de grandeur ?

Tous restent fidèles.

Maria-Dolores

Ô vil clandestin !

L’aède a ses mots pour dépeindre la toile

Érato sourit et le prend par la main

Le peintre rêveur vient charmer une étoile

Dès le lendemain.

Qu’ai-je retenu dans le plus grand silence ?

Le moment choyé sur le pan de ce cœur

Nourrissant l’émoi dans la vive excellence

Ôtant ma rancœur ?

Chaque pas faisant oublier la chimère

Guettant du regard l’invisible destin

Qui garde le goût d’une saveur amère

Ô vil clandestin !

Maria-Dolores

Silence

C’est comme un voyage irrésistible miel

Qui coule en ma bouche amante d’un solfège

Nul ne sait pourquoi naît un songe du ciel

En doux florilège.

Le soir étoilé quand s’envole la nuit

Viens-me voir l’ami je partage une danse

Deux mille un chemins lorsque veille minuit

Quand s’ouvre l’aisance.

L’assiette écumée où tombe le néant

La vie ainsi faite anime l’excellence

Plus rien ne m’accable en ce vaste océan

Respire en silence.

Maria-Dolores

Au levant

Paisible je sens l’insouciance vie

Qui chemine tant au cours de mon sommeil

Se peut-il qu’un jour je demeure ravie

Sous ce grand soleil ?

C’est bien là mon cœur que je te dis «  je t’aime »

Dans ce grand silence il est des mots non-dits

Mais lis-tu souvent la teneur d’un poème

Offrant tous crédits ?

Aimes-tu toujours le matin éphémère ?

Où mon âme sait le courage du vent

Quand joint cet esprit l’invisible chimère

Qui traîne au levant.

Maria-Dolores