POEMES DE MARIDO TOUTES FORMES

Tourments

J’ai cru te perdre là, suivant l’inquiétude.

Se devinaient le doute et la poignante horreur.

Tes mots au téléphone ont transpercé mon cœur ;

Et j’aurai dû savoir, sentir par habitude.

Ce temps où je me perds comme dans un trou noir

J'hésite en ce destin, passer au laminoir.

Nul ne redoute plus, ravivant une essence.

Dans ce monde incertain, il court un sentiment.

Dont je suis impuissante où tombe un châtiment

Je noterai ce jour par cette effervescence.

Partageant tout l’émoi deviendrais tu cette ombre ?

Je sens ton désarroi, mon visage s’éteint.

Et dans notre tourment un voile de satin

Recouvre le chemin devenu, ce soir, sombre.

Maria-Dolores

Délice ...

Dans le silence, écoute un appel murmurant.

Combien l’amour survit au tréfonds de notre âme

Je pense et crois souvent à l’éternelle flamme.

Profite, redis moi le plaisir susurrant.

Dans l’écho de mon corps l’essence d’un sésame

Pénétrant d’une griffe en la nuit qui s’enflamme.

Et j’observe parfois à l’ombre de ton cœur.

Un regard si profond que la lune s’émeuve

Dans la nuit éternelle où le songe s’abreuve

Je ne peux oublier ce doigté de douceur.

Nul ne sait concevoir dans l’étreinte la grâce.

Sur l’instant dénudé, l’âge offre un doux regard.

Dans l’aveu du désir où s’arroge un brocart

Submergeant de délice un baiser nous délasse…

Maria-Dolores

Message

J’ai senti malgré moi ce chant de solitude

Enivrant l’avenir dans l’effroi lendemain

La douleur de son âme au détour du chemin.

Je ne peux m’empêcher de voir une habitude,

S’installer à couvert d’un rêve souhaitant

L’envie ainsi troublante au parfum envoûtant.

Est-il meilleur auteur que celui qui partage ?

L’amour en ce bas monde en toute liberté

Nul ne sait le bonheur du rite incontesté

Il offre dans la nuit tout un plaisir bien sage.

Je comprends aujourd’hui la grandeur du présage

Autour d’un univers dans un cœur déserté

Par la chaleur humaine au pouvoir abrité

D’une toute-puissance enseignant un message.

Maria-Dolores

Belle nature…

Elle éclot au printemps la délicate rose

Sur votre âme touchante, on hume son odeur,

Le poète charmé vous la peint d’une prose.

Sous la lune, on observe une vive pudeur,

Convoitant dans la nuit le chant qui vous enlace

Dans ce songe envoûtant une foi dans la grâce.

Quand l’aède a semé la belle poésie

On chante la saison à l’ombre de son cœur,

En prônant une coupe en sa douce liqueur

Car on aime l’aveu d’un grain de fantaisie.

Laissez-moi partager cette belle fortune,

En vos mots soulignant chaque fois le désir

De porter dans les cieux la source du plaisir

Et vouloir tant sauver la nature opportune.

Maria-Dolores

Terre printanière

Le printemps fait éclore un plus bel horizon

Quand la flore s’éveille au son d’une oraison

Et laisse libre cours au plaisir d’une fée.

Elle réveille un sort au vent d’illusion

Qui caresse l’espoir en douce vision

Pour déposer au ciel un rêve de nymphée.

Le décor a charmé dans la vie une rose

Qui soulage les maux dans l’ivresse matin

En ouvrant sur le monde un fabuleux destin

Quand l’ardeur de nos mots vient dépeindre une prose.

La saison est aussi ce jardin de mystère

Que dessine dès l’aube un soleil radieux

L’univers reste aussi cet esprit, que les dieux

Vont devoir animer un bonheur terre-à-terre.

Maria-Dolores