POEMES DE MARIDO TOUTES FORMES

POEMES DE MARIDO TOUTES FORMES

Poèmes des Anciens


Premier sourire du printemps ...Poèmes des Anciens...

Premier sourire du printemps

 

Tandis qu'à leurs œuvres perverses

Les hommes courent haletants,

Mars qui rit, malgré les averses,

Prépare en secret le printemps.

 

Pour les petites pâquerettes,

Sournoisement lorsque tout dort,

Il repasse des collerettes

Et cisèle des boutons d'or.

 

Dans le verger et dans la vigne,

Il s'en va, furtif perruquier,

Avec une houppe de cygne,

Poudrer à frimas l'amandier.

 

La nature au lit se repose ;

Lui descend au jardin désert,

Et lace les boutons de rose

Dans leur corset de velours vert.

 

Tout en composant des solfèges,

Qu'aux merles il siffle à mi-voix,

Il sème aux prés les perce-neiges

Et les violettes aux bois.

 

Sur le cresson de la fontaine

Où le cerf boit, l'oreille au guet,

De sa main cachée il égrène

Les grelots d'argent du muguet.

 

Sous l'herbe, pour que tu la cueilles,

Il met la fraise au teint vermeil,

Et te tresse un chapeau de feuilles

Pour te garantir du soleil.

 

Puis, lorsque sa besogne est faite,

Et que son règne va finir,

Au seuil d'avril tournant la tête,

Il dit : " Printemps, tu peux venir ! "

 

 

Théophile Gautier


10/07/2016
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A l’hirondelle (Recueil : Poésies Antiques) poème des anciens.

A l’hirondelle

 

Fille de Pandion, ô jeune Athénienne,

La cigale est ta proie, hirondelle inhumaine,

Et nourrit tes petits qui, débiles encor,

Nus, tremblants, dans les airs n’osent prendre l’essor.

 

Tu voles ; comme toi la cigale a des ailes.

Tu chantes ; elle chante. À vos chansons fidèles

Le moissonneur s’égaye, et l’automne orageux

En des climats lointains vous chasse toutes deux.

 

Oses-tu donc porter, dans ta cruelle joie,

À ton nid sans pitié cette innocente proie ?

Et faut-il voir périr un chanteur sans appui

Sous la morsure, hélas ! d’un chanteur comme lui !

 

(Recueil : Poésies Antiques)


07/07/2016
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Plaintive tourterelle...Belle chanson de Théophile Gautier.

Plaintive tourterelle

 

Plaintive tourterelle,

Qui roucoules toujours,

Veux-tu prêter ton aile

Pour servir mes amours !

 

Comme toi, pauvre amante,

Bien loin de mon ramier

Je pleure et me lamente

Sans pouvoir l'oublier.

 

Vole, et que ton pied rose

Sur l'arbre ou sur la tour

Jamais ne se repose,

Car je languis d'amour ;

 

Evite, ô ma colombe,

La halte des palmiers

Et tous les toits où tombe

La neige des ramiers.

 

Va droit sur sa fenêtre,

Près du palais du roi,

Donne-lui cette lettre

Et deux baisers pour moi.

 

Puis sur mon sein en flamme,

Qui ne peut s'apaiser,

Reviens, avec son âme,

Reviens te reposer.

 

Belle chanson de Théophile Gautier.

proposer par Luthoriental


07/07/2016
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Autour du toit ...poème des Anciens Auteurs ...Alphonse de Lamartine...

Autour du toit

 

Autour du toit qui nous vit naître

Un pampre étalait ses rameaux;

Ses grains dorés, vers la fenêtre,

Attiraient les petits oiseaux.

 

Ma mère, étendant sa main blanche,

Rapprochait les grappes de miel,

Et les enfants suçaient la branche,

Qu'ils rendaient aux oiseaux du ciel.

 

L'oiseau n'est plus, la mère est morte ;

Le vieux cep languit jaunissant,

L'herbe d'hiver croît sur la porte,

Et moi je pleure en y pensant.

 

Alphonse De Lamartine


15/04/2016
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Les joujoux de la morte...Poèmes des Anciens.

Les joujoux de la morte

 

La petite Marie est morte,

Et son cercueil est si peu long

Qu'il tient sous le bras qui l'emporte

Comme un étui de violon.

 

Sur le tapis et sur la table

Traîne l'héritage enfantin.

Les bras ballants, l'air lamentable,

Tout affaissé, gît le pantin.

 

Et si la poupée est plus ferme,

C'est la faute de son bâton ;

Dans son œil une larme germe,

Un soupir gonfle son carton.

 

Une dînette abandonnée

Mêle ses plats de bois verni

A la troupe désarçonnée

Des écuyers de Franconi.

 

La boîte à musique est muette ;

Mais, quand on pousse le ressort

Où se posait sa main fluette,

Un murmure plaintif en sort.

 

L'émotion chevrote et tremble

Dans : Ah ! vous dirai-je maman !

Le Quadrille des Lanciers semble

Triste comme un enterrement,

 

Et des pleurs vous mouillent la joue

Quand la Donna é mobile,

Sur le rouleau qui tourne et joue,

Expire avec un son filé.

 

Le cœur se navre à ce mélange

Puérilement douloureux,

Joujoux d'enfant laissés par l'ange,

Berceau que la tombe a fait creux !

 

Théophile  Gautier


20/07/2016
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